Arrêt du blog, poursuite de la lecture

VidŽo sur JŽsus, Marie-Madeleine, leur tombeau et sur la bible en lien depuis le Site de Pierre : Sphre de Lumire...

Bien chers lecteurs,

Au vu de la fréquentation relativement faible du site, nous avons pris la décision de cesser la mise en ligne de nouvelles introductions.

Cela n’est pas destiné à décourager ceux qui suivent le programme de lecture. Au contraire, nous vous encourageons à continuer, et aussi à vous rencontrer entre personnes qui lisent la Bible pour échanger sur vos lectures du moment.

Il existe de bonnes introductions aux livres de la Bible sur le site « creusons la Bible », tenu par les Groupes Bibliques Universitaires français. Vous êtes cordialement invités à en profiter au lieu des introductions qui paraissaient ici. Par exemple, pour les juges que nous allons bientôt commencer : introduction au livre des juges.

Nous vous souhaitons à tous une lecture biblique suivie et encourageante!

Actes des Apôtre

Après une belle excursion dans les psaumes, nous voici de retour dans le Nouveau Testament avec le livre des actes. C’est le moment d’avancer dans l’histoire,  après avoir lu les quatre récits de la vie de Jésus, nous reprenons avec l’ascension de Jésus.

Les Actes font suite à l’évangile de Luc, et sont donc également attribué à Luc, médecin et proche collaborateur de l’apôtre Paul. Comme dans l’évangile, Luc fait un travail d’historien, et il est très précis sur les détails géographiques, administratifs et même techniques (notamment le vocabulaire de la navigation et le vocabulaire médical). Mais il ne fait pas que lister des détails, il présente aussi une compréhension de ce qui s’est passé. Dans l’évangile, l’histoire converge vers Jérusalem ; dans les actes, elle part de Jérusalem et s’étend de manière concentrique, selon le programme donné par Jésus en Actes 1.8 : « vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et en Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. ».

Les Actes racontent en effet comment les disciples de Jésus vont se faire les porteurs de son message de plus en plus loin. En plus de cette questions géographique, il y a aussi un enjeu ethnique : le message du salut n’est-il que pour les juifs ? Les païens sont-ils concernés ? A quelles conditions ? Les actes montrent comment l’Église en est arrivée à comprendre que l’Évangile était pour toute les nations. Cela ne s’est pas fait tout seul, mais Dieu a du agir de manière retentissante à diverses étapes pour faire comprendre ce qui était entrain de se passer.

D’ailleurs, le titre d’Actes des Apôtres n’est pas forcément celui que Luc voulait donner. L’attention se porte en effet en partie sur les apôtres, mais on peut relever à bon droit que les personnages principaux sont tout autant la Parole de Dieu qui progresse et l’Esprit qui agit. Les acteurs humains ont un rôle, il ne sont pas télécommandés, mais ils ne remplacent pas l’initiative divine.

Les actes montrent aussi de nombreux et grands discours, qui montrent comment les premiers chrétiens ont présenté et défendu leur foi devant leurs contemporains. Il est particulièrement intéressant de voir la différence entre Pierre qui prêche à des Juifs en Actes 2 (ou Paul en Actes 13), et la prédication de Paul aux Athéniens en Actes 17.

Bref, les Actes nous montrent comment Dieu a continué d’agir dans son Église après l’ascension du Christ. Il l’a fait grandir, il lui a fait comprendre les implications de ce qui s’était passé, il l’a employée pour faire progresser son message au milieu des difficultés et des oppositions. Les Actes font partie de l’histoire et aident à situer l’Église. Ils montrent aussi des attitudes de chrétiens dans un contexte non-(ou dé-)christianisé, ce qui est de plus en plus pertinent pour notre époque.

Jean-René Moret

Toujours utile pour bien suivre, la carte des voyages de l'apôtre Paul

Toujours utile pour bien suivre, la carte des voyages de l’apôtre Paul

Josué

JoshuaSunJosué, c’est le nom du successeur de Moïse, et c’est le personnage éponyme du livre du même nom, livre qui fait partie de la catégorie des « prophètes antérieurs » avec les Juges, Samuel et les Rois. Ce sont des livres qui désirent laisser une vision de l’histoire d’Israël, non pas comme le ferait l’historien moderne d’une manière exhaustive et neutre, mais en choisissant certains événements pour y souligner l’action de l’Eternel et le plan de Dieu pour son peuple. Ces livres ont donc une visée théologique forte pour nourrir la foi du peuple de Dieu.

Le pentateuque se termine sur la mort de Moïse, le grand homme de Dieu. Mais Dieu ne laisse pas son peuple seul, Il a prévu Josué, fils de Noun, à qui Il a donné un « Esprit de sagesse » (Dt 34.9). Josué aura été celui qui a accompagné Moïse sur le Mont Sinaï pour y rencontrer l’Eternel (Ex 24.13), celui qui a conduit Israël au combat peu après la sortie d’Egypte (Ex 17.8), celui qui s’est tenu aux côtés de Moïse dans la tente de la rencontre dans la présence de l’Eternel (Ex 24.13) ou encore celui qui aura confiance en l’Eternel après être allé espionner le pays promis (Nb 13-14). Le livre de Josué commence juste après les événements de la fin du Deutéronome.

Josué n’a rien d’un novice et c’est tout naturellement que Dieu le mettra à la tête du peuple pour accomplir sa promesse : la conquête du pays de Canaan, le pays promis de longue date aux Israélites. Dans cette première partie du livre de Josué, on voit comment l’Eternel offre le pays à son peuple. L’Eternel combat aux côtés d’Israël, ne laissant aucune chance aux peuples autochtones. Mais Dieu exige de son peuple une obéissance totale sans quoi le peuple est puni par des défaites militaires (Js 7).

Théologiquement, c’est très intéressant (et très instructif pour nous lecteurs) de voir dans cette conquête la fidélité et la présence de Dieu, et de remarquer combien il est important que le peuple soit fidèle envers l’Eternel en retour. L’Eternel est avec Israël, mais à la condition qu’Israël lui soit entièrement soumis. Je pense qu’on peut en tirer un enseignement pour nos vies.

La suite du livre de Josué décrit le partage du pays promis après la conquête et se termine par un discours de Josué qui exhorte les Israélites à choisir l’Eternel comme Dieu. Cet épilogue heureux rappelle aux lecteurs du livre la fidélité de Dieu envers ses enfants. Il tient ses promesses. Mais tout n’est pas terminé : le peuple devra rester totalement fidèle à Dieu sous peine de ne pas bénéficier des promesses divines et subir les conséquences de son infidélité. Malheureusement c’est ce qui va arriver, mais ça c’est pour la suite…

Yann Lehmann

Deutéronome ou le grand briefing

briefingEncore une loi ? Encore une fois ? Deutéronome signifie littéralement « seconde loi » et c’est en fait, une répétition de la loi, un « grand briefing ».

Pour le contexte : le peuple d’Israël a reçu la loi dans le désert, mais comme il n’a pas écouté les espions qui l’encourageaient à conquérir le pays de Canaan, Dieu le condamne à errer pendant 40 ans dans le désert. C’est juste à la fin des 40 ans que se situe le Deutéronome : Dieu parle à Moïse et lui répète la loi pour qu’il la répète au peuple ou plutôt qu’il informe la nouvelle génération de la loi de l’Eternel.

Ce briefing est tout à fait passionnant : on pourrait le qualifier de « mise en projet » pour le peuple d’Israël. Le projet, c’est de vivre comme un peuple tout à fait spécial parce que mis à part par le seul vrai Dieu, qui donne à son peuple une loi complète. Davantage que l’Exode, le Lévitique ou les Nombres, le Deutéronome explique le pourquoi des lois qu’il proclame. Il s’agit avant tout d’apprendre à connaître qui Dieu est et quels sont ses idéaux pour une société gouvernée par le respect de Dieu, du prochain et de l’environnement. Il s’agit d’ancrer en Dieu les principes de l’éthique de vie, et pour le peuple de s’approprier la loi et les raisons qui poussent Dieu à la vouloir ainsi (24.17-18). Cette société doit être tellement juste qu’elle fasse envie loin à la ronde et soit un exemple pour les peuples alentours. Pour que cela fonctionne, cependant, des mesures radicales contre le mal sont ordonnées et le refrain « afin d’éradiquer le mal du milieu de vous » revient fréquemment.

Le Deutéronome jouit d’une place spéciale dans la culture juive et dans le Nouveau Testament. C’est d’abord le livre qui contient la « déclaration de foi » fondamentale du peuple, appelée aussi Shema (écoute !) : « Ecoute Israël, l’Eternel notre Dieu, l’Eternel est le seul Eternel » (6.4, pour la traduction la plus probable). Il n’y a pas d’autre dieu qui existe réellement. Ensuite, c’est aussi le livre le plus cité par Jésus, notamment lors de la tentation au désert (Luc 4). D’ailleurs, les Juifs de son temps avaient compris que le lointain prophète annoncé par Moïse (18.15) serait le Messie d’Israël…

Enfin, quelques autres lois et principes passionnants. On apprend par exemple dans le Deutéronome que :

  • Dieu prévoit un lieu central pour que son peuple lui rende un culte (12) et limiter ainsi au maximum le risque d’idolâtrie ;

  • les dîmes sont des cadeaux offert au Seigneur, mais aussi des occasions de se réjouir et de profiter des dons de Dieu (13);

  • que lors de conflits sociaux, l’Eternel est l’instance d’appel suprême (15),

  • etc.

La grande idée du Deutéronome, idée qui n’a rien perdu de sa pertinence pour nous qui vivons sous la Nouvelle Alliance, c’est que les principes de l’éthique de Dieu doivent être fondamentalement ancrés dans l’entier de l’homme et de la femme : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force » (6.5). L’amour est donc le moteur de l’obéissance : ainsi en va-t-il aujourd’hui encore. De plus, cet amour dispose d’un soutien de poids : le souvenir de l’action de Dieu dans l’Histoire de son peuple et dans nos histoires personnelles. Le Deutéronome est un livre d’exhortation à se souvenir, à intégrer, à aimer et à agir pour le bien de tous et devant Dieu. Qui pourrait suggérer que ce n’est pas TRES actuel ?

Nombres

Balaam Le livre des Nombres n’est pas le plus connu de l’Ancien Testament ; souvent on sait approximativement que la Genèse parle du début du monde, Exode de la sortie d’Égypte et que Lévitique regroupe des lois arides et peu intéressantes (ceux qui suivent depuis le début verront tout ce qu’il y a d’approximatif et de cliché dans ces a priori), mais concernant les Nombres, on ne sait pas forcément d’emblée de quoi il retourne.

Ce livre tire son nom des quelques dénombrements qu’il comporte, mais (heureusement) il n’y a pas que cela. Le livre des nombres à une grande part historique, qui se situe entre la sortie d’Égypte (Exode) et l’entrée en Canaan. C’est là que l’on voit les espions inspectant Canaan et le refus du peuple d’Israël d’y entrer (chapitres 13 et 14), les 40 ans d’errance dans le désert, ainsi que le fameux épisode de Balaam et son âne qui parle (chapitres 22 à 24). En outre, on trouve aussi divers épisodes de récrimination et de révolte contre l’autorité de Moïse voire celle de Dieu, ainsi que la manière dont Dieu y répond. Entremêlées dans le tout se trouve aussi un certain nombre de prescriptions, parfois des rappels ou des précision sur ce qui a été dit précédemment, parfois des nouveautés, et parfois des réponses à des situations concrètes.

 

En plus de l’avancée dans l’histoire, les Nombres nous montrent une problématique importante : comment un Dieu saint vivra-t-il au milieu d’un peuple rebelle ? Les Nombres racontent maintes fois l’alternance entre la colère de Dieu qui pourrait détruire le peuple en entier, et sa grâce qui permet malgré tout que l’histoire du peuple de Dieu se poursuive. C’est ainsi une miniature de l’histoire de l’humanité avec Dieu, entre la révolte radicale de l’homme et la volonté de Dieu de malgré tout racheter, pardonner et sauver un peuple au milieu de cette humanité pervertie.

La loi de Moïse s’applique-t-elle aux chrétiens?

Moses-RiberaOn m’a demandé récemment si la Loi de Moïse s’appliquait à nous (sous-entendu chrétiens) aujourd’hui, en lien aussi avec l’affirmation de Jésus selon laquelle il n’est pas venu abolir la loi, mais l’accomplir. Essayons d’y voir plus clair, sur base du Nouveau Testament.

Pour cette question de la loi, un bon passage à étudier est Galates 3. (A lire et avoir sous les yeux depuis maintenant)
Pour Paul, la base du salut par la foi dont nous bénéficions est dans la promesse faite par Dieu à Abraham (v.8-9). Cette promesse ne mentionne pas la loi comme condition, et la loi qui vient 430 ans après la promesse ne peut pas rajouter des conditions à cette promesse  (v. 15-18 – d’ailleurs le mot que la plupart des traductions traduisent par « testament » signifie Alliance, et il y a certainement dans ces versets une référence à l’Alliance conclue entre Dieu et Abraham en Genèse 15 et 17.). La loi est venue après, pour servir de précepteur qui nous conduise jusqu’à Christ, mais une fois Christ venu nous ne dépendons plus de la loi. Paul en Galates 5.1-4 averti assez durement ceux qui veulent chercher leur justification dans la loi.

De manière assez similaire, l’épître aux Hébreux  montre que dans la nouvelle Alliance il n’y a plus des prêtres descendants d’Aaron, mais un grand-prêtre descendant de Juda et prêtre selon l’ordre de Melchisédek, Jésus-Christ. Sur la loi, l’épître aux hébreux dit :

« En effet, lorsque le sacerdoce est changé, il y a nécessairement aussi un changement de loi » (7.12),

et « En effet, il y a, d’une part, suppression d’un commandement antérieur à cause de sa faiblesse et de son inutilité — car la loi n’a rien porté à son accomplissement — et, d’autre part, introduction d’une espérance supérieure, par laquelle nous nous approchons de Dieu.  » (7.18-19 – il faut quand-même préciser que « commandement » pourrait désigner le commandement précis qui établit les descendants d’Aaron comme prêtres; la loi dans son ensemble serait concernée par « changement » mais pas par « suppression ».).

Voir aussi Romains 7, en particulier 4-6, qui dit que nous sommes morts par rapport à la loi pour en être dégagés et vivre par l’esprit.

Globalement, il est correct de dire que comme commandement et comme manière d’organiser la relation avec Dieu, la loi de Moïse ne vaut plus sur nous, en tout cas pas directement.  Par contre ce que le Nouveau Testament ne fait nulle-part, c’est d’annuler le fait que la loi a été donnée par Dieu. La loi vaut donc toujours comme révélation de Dieu, mais pas comme code juridique.

Maintenant il faut nuancer un peu tout cela, en 1 Corinthiens 9.20 et 21 Paul se présente comme n’étant pas sous la Loi (mosaïque), mais pas sans loi non plus : il est sous la loi du Christ :

« Avec les Juifs, j’ai été comme un Juif, afin de gagner les Juifs ; avec ceux qui sont sous la loi, comme quelqu’un qui est sous la loi, afin de gagner ceux qui sont sous la loi — et pourtant moi-même je ne suis pas sous la loi ; avec les sans-loi, comme un sans-loi, afin de gagner les sans-loi — et pourtant je ne suis pas un sans-loi pour Dieu, je suis lié par la loi du Christ. »
Romains 12.2 nous appelle aussi à discerner la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait, et Romains 6.15-23 montre bien que la libération de la loi ne doit pas conduire à mal agir, mais que nous sommes appelés à la justice. Ne pas être soumis à la loi de Moïse ne veut donc pas dire l’anarchie.
En Matthieu 5.17-20, Jésus affirme ne pas être venu pour abolir, mais pour accomplir, et toute la question est de savoir ce que signifie « accomplir ». Une chose que l’on peut observer immédiatement, c’est que dans la suite de Matthieu 5, Jésus cite des commandements de la loi en disant  » il a été dit … » et ajoute  » mais moi je vous dit: ». Dans ces cas, Jésus donne une règle différente et plus exigeante que celle de la loi Mosaïque : il accomplit la loi en se montrant encore plus exigeant (voir aussi le début de Matthieu 19 pour un exemple où Jésus montre que la loi était encore trop accommodante). Mais ce que Jésus fait n’est pas rien : il met sa propre autorité au dessus de la loi de Moïse.

Et d’une manière générale, la justice que nous sommes appelés à mettre en oeuvre en tant que chrétiens dépasse celle qu’exigeait la loi (celle des scribes et des pharisiens, Mt 5.20). Donc je pense que pour ce qui est de l’éthique, la Loi peut nous indiquer la bonne direction, mais qu’il ne faut pas s’arrêter à ce qu’elle demande. C’est cohérent avec le fait que la loi montre quelque chose de la volonté de Dieu, mais est une étape, et qu’elle est encore adaptée à la situation et aux limites de l’époque. (et le NT peut souvent nous guider pour voir comment faire la traduction pour nous).

Faisons encore un petit traitement différencié de diverses prescriptions de la Loi:

Pour tous les commandements qui ont trait aux sacrifices etc., l’épître aux hébreux montre clairement que Jésus les a accomplit par son sacrifice, et donc on n’a plus a les suivre.

Pour les règles éthiques, comme déjà dit elles sont poussées plus loin par Jésus, mais en même temps on ne les vit pas sur le mode de la loi qu’il faut accomplir pour gagner son salut.

Il y avait aussi des règles dans la Loi de Moïse qui concernait l’organisation du peuple d’Israël, la royauté, etc; il semble raisonnable de considérer qu’elles ne nous visent pas directement, dans le sens où le Nouveau Testament n’envisage pas l’institution d’une théocratie chrétienne sur terre.

Reste encore toutes les petites règles de pureté, de comportement pratique etc. Il serait tentant de les laisser de côté, mais Matthieu 5.19 sur les « petits commandements » nous met en garde contre cela. Sur les règles alimentaires, il nous est dit que Jésus déclarait tous les aliments purs (Marc 7.18-23), et on peut dire qu’il accomplit ces règles de puretés en montrant que la chose importante est la pureté du coeur plutôt que celle des aliments.  Reste quelques petits éléments comme ne pas mélanger les tissus (Lev 19.19), où il est difficile de donner des références précises pour montrer que cela ne vaut pas dans la nouvelle alliance, mais une cohérence générale pousse à ne pas les appliquer.

Jean-René Moret

Ce qui précède est une ébauche de traitement d’un thème complexe, et les positions prises peuvent être discutées. N’hésitez pas à le faire en commentant ce billet!

Les Psaumes

Une représentation de David jouant de la musique

Une représentation de David jouant de la musique

Le livre des psaumes, c’est la prière du peuple de Dieu depuis 3000 ans.

Il s’est constitué au fil des siècles comme un répertoire de prières et de chants liturgique du peuple d’Israël. Un bon nombre de psaumes sont attribué à David (la majorité des psaumes de 1 à 72) ou à ses contemporains (par exemple Asaph, psaumes 73 à 83). D’autres sont anonymes, et l’ensemble s’étale au moins jusqu’à l’exil à Babylone (référence du psaume 137).

Les psaumes couvrent toute une variété de circonstances et d’émotions. Certains sont des psaumes écrits dans la détresse, et on peut souvent reconnaître la structure : « rappel de la fidélité passée de Dieu – expression de la détresse présente – affirmation de la confiance en Dieu et en son action pour sauver ».

D’autres psaumes ont été écrit par David ou Salomon en lien avec leur propre règne, mais en même-temps l’Esprit Saint leur attestait que ce n’était pas que pour eux mêmes. Ces psaumes dit messianiques annonçaient la personne du Christ et ce que lui-même réaliserait (psaume 2, psaume 22, voir le regard d’actes 2.30-31).

On voit aussi d’autres psaumes où le psalmiste demande la destruction de ses ennemis et al vengeance de Dieu contre eux. Cela peut nous sembler fort peu évangélique comme attitude, mais cela nous rappelle aussi la colère et la haine de Dieu contre le mal et le péché, que nous oublions si facilement. Et les sanctions que ces psaumes appelaient, c’est finalement Jésus-Christ qui les a prises sur lui lors de sa crucifixion (vision exprimée dans un ouvrage de Dietrich Bonhoeffer :Introduction au livre de Psaumes Brepols, 1995).

Les psaumes sont aussi pour certains louange à Dieu pour le don de sa loi et pour la présence au milieu de son peuple. D’autres rappellent sa grandeur dans la création, ou expriment la reconnaissance suite à la délivrance.

Dans toute leur variété, les psaumes ont formé la nourriture de la prière d’Israël et de l’Église des siècles durant. Ils peuvent nous aider à mettre des mots sur nos besoins, nos émotions, et nous conduire dans notre propre prière.

Prenons le temps de les méditer, et n’hésitez pas à partager la manière dont al lecture des psaumes vous rejoint – ou pas – dans votre propre vie de foi et de relation avec Dieu.

Jean-René Moret

Le Lévitique

priest-offering-sacrificeSouvent mis de coté, car trop obscur, trop rituel et trop décalé face à notre réalité ; et parce que de toute façon nous « ne sommes plus esclave de la loi », ce livre reste pourtant fondamental pour nous qui ne sommes ni Juif, ni lévites mais chrétiens.

Et pourquoi ? Premièrement car Jésus a une fois prononcé cette parole1: « Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes: je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir; car, en vérité, je vous dis: Jusqu ‘à ce que le ciel et la terre passent, un seul iota ou un seul trait de lettre ne passera point de la loi, que tout ne soit accompli. »

Or de la loi et des 613 commandement qu’elle contient, 247 se trouvent précisément dans le livre du Lévitique! Ce livre est central et mérite donc une attention toute particulière.

Mais pas seulement sur les passages « faciles » sur l’amour du prochain, la justice pour l’étranger, l’intégrité dans le commerce, les dix commandements (qu’on retrouve presque tous dans le Lévitique), ou la proportionnalité des sacrifices suivant qu’on est riche ou pauvre. En effet, l’esprit d’amour et de justice qui ressort de ces lois sont des reflets de qui est Dieu est il est bon qu’on s’y intéresse particulièrement, mais cependant un lecture complète du Lévitique nous confronte à des passages corsés qui peuvent nous sembler à premier abord révoltant et pas du tout…chrétien.

Par exemple la loi du talion, les multiples raisons pouvant conduire à la lapidation ou la mise à mort et les lois sur l’impureté.

Alors que faire ?

Creuser, et chercher à comprendre précisément ces passages qui nous sont obscurs. Pour cela, voici plusieurs outils ou clés d’analyse pouvant être utile quand vous sècherez sur un passage…

Tout d’abord, partir de Mat 5 :17-19 en se rappelant que Jésus est venu accomplir la loi. Il est, par ses actes, par ses enseignement et par ce qu’il a vécu, l’accomplissement de la loi. Il est la clé nous permettant de chercher l’esprit de la loi, son sens profond et la manière dont Dieu veut qu’on agisse.

Deuxièmement, penser au contexte de la révélation, pour le Lévitique on vient de quitter l’ Egypte et Moïse se trouve sur le mont Sinaï au milieu désert lorsque « Le SEIGNEUR appela Moïse »2. Le peuple sort de plusieurs générations d’esclavage, maltraités, tués pour un rien ou le bon plaisir des égyptiens. Les hébreux sont traumatisés et ils ont désappris la valeur d’une vie humaine, et la force d’une communauté. Dieu au travers de Moïse et de la loi, va guider le peuple sur son chemin de sanctification.

Un grand nombre des lois dures du Lévitique viennent précisément réapprendre aux hébreux, qu’on ne tue ni ne blesse son prochain impunément, et que la vie à une immense valeur. Et s’il sera rendu fracture, pour fracture à celui qui blesse son prochain, c’est que son prochain (aussi l’étranger) à de la valeur! Il s’agit de l’aimer comme nous même, de voir en lui notre semblable. Pour Jésus ce commandement (avec celui d’aimer son Dieu) résume toute la loi.

Il y a aussi beaucoup de lois sévères qui font sens, s’il l’on pense à la nécessité de construire un communauté, un peuple saint. Pour cela, il est nécessaire d’avoir des rites communs, mais aussi un code moral et des pratiques communes, sans lesquels la communautés ne peut être solide ni durer. Le Lévitique en définit beaucoup et appelle à une radicalité dans leur application.

L’exemple de l’inceste et des punitions mortelles qu’il entraine est parlant car l’inceste est une pratique niant la nécessaire alliance des familles entre elles par le mariage, or ces alliances interfamiliales sont à la base de toutes communauté. La faute de la personne incestueuse est donc une menace pour l’ensemble du peuple, c’est un crime contre la communauté que le Seigneur s’efforce de bâtir. Le même raisonnement peut être fait pour l’adultère, ou les devins et sorciers, là aussi leurs pratiques sont un danger menaçant l’existence même de la communauté. Et puis on trouve aussi dans le Lévitique des commandements qui ne sont pas là pour condamner ce qui menace la communauté mais simplement pour la renforcer, l’unir par des pratiques et des règlements communs. Ces commandements sont parfois arbitraires, et parfois il faudra ce contenter comme explication du simple et claire « Je suis le Seigneur » que nous propose le Lévitique. C’est un appel à suivre dans l’obéissance les règles de Dieu, et donc un appel à la confiance.

Troisièmement, le sens de la loi est parfois assez basique et concerne la vie de tous les jours. Certaines lois relèvent par exemple du simple principe hygiène ou de prévention de contagion. Ces lois visent à protéger physiquement la communauté des dangers de maladie.

Le Lévitique contient encore des lois qui ne nous concernent pas directement et qui sont à destination des sacrificateurs. Dans ce cas on peut chercher parfois des interprétations symboliques dans les animaux à sacrifier et les gestes à effectuer par le sacrificateur. Mais ce qui est le plus important est de saisir la fonction du rituel institué et la position du sacrificateur, qui est un médiateur entre le peuple et son Dieu.

Et parce que le Lévitique reste déroutant, même avec ses clés d’analyses, il y a deux couples de notion à bien comprendre, faute de quoi on risque d’errer longtemps sur des phrases qui nous semblent impénétrable. Je veux parler des notions de pur et d’impur ainsi que de Saint et profane

Impur n’est pas immoral en soi, c’est d’agir comme si on était pur alors qu’on ne l’est pas qui est condamnable. L’impureté empêche la relation rituelle avec Dieu mais elle est normale, elle fait partie de la vie des humains. L’état de pureté est, entre autre, un état où l’on est prêt à être soi entièrement en relation avec Dieu, où notre esprit est tout entier tourné vers lui et pas vers des problèmes de ce monde. Lorsque on pense l’impureté ainsi on comprends mieux pourquoi la femme qui accouche est impure3 (ses pensée sont tournées vers son enfant,), tout comme l’homme qui a eut une éjaculation4 (ses pensées sont tournés vers l’objet de son fantasme…).

La notion de Saint est aussi très importante à saisir. « Parle à toute la communauté des Israélites ; tu leur diras: Vous serez saints, car moi, le SEIGNEUR, votre Dieu, je suis saint. »

La sainteté, elle aussi, n’est pas une valeur morale, mais l’attribut de Dieu. Ce qui est saint c’est ce qui est différent, complètement autre. Ce qui appartient à Dieu est saint, à commencer par son nom.

Dieu est complétement autre et nous appelle nous aussi à nous sanctifier, c’est à dire à nous différencier en agissant selon ses lois.

J’espère que ces quelques lignes vont vous aider et je vous souhaite un lecture inspirée !

Hervé Roquet

Et avant que j’oublie et il reste une clé d’analyse très utile pour le Lévitique, c’est la clé de l’humour 😉

Lévitique 13 :40 s’y prête bien… «Lorsqu’un homme aura la tête dépouillée de cheveux, c’est un chauve: il est pur. »

1Mat 5 :17-18

2Lv 1 :1

3Lévitique, Chapitre 12

4Lévitique Chapitre 15

Si on en parlait?

questionPuisque ce blog n’est pas qu’un lieu d’information mais aussi d’échange, si on parlait un peu plus de ce qu’on lit?

Je vous propose l’exercice suivant: indiquer en commentaire:

– La dernière chose que vous avez apprise ou qui vous a parlé en lisant la Bible

– Et/ou la dernière chose qui vous a étonné, surpris, ou que vous n’avez pas comprise