Luc

Le_bon_samaritain_jesus-moderne
La préface de l’Évangile de Luc nous donnes plusieurs informations intéressantes. Luc est conscient de ne pas être le premier à écrire au sujet de Jésus, il avait donc connaissance de textes écrits avant lui, ce qui explique les similarités avec les évangiles de Marc et Luc – la question de savoir s’il avait accès à ces évangiles ou plutôt à des textes plus primitifs reste ouverte.  Il s’est donné la peine de vérifier ses sources et a eu l’occasion d’interroger des témoins visuels. Il souhaite faire une exposition suivie des évènements, ce qui signifie qu’il organise aussi les données qu’il a à sa disposition. Luc souhaite faire un travail d’historien, il donne passablement de détails, et lorsque d’autres sources nous permettent de vérifier ces détails (géographique, responsables politiques, etc.), sa précision est impressionnante.

Son organisation est d’abord chronologique : début du ministère de Jésus en Galilée, puis chemin vers Jérusalem dans les chapitres 9 à 19, enfin le conflit ouvert avec les chefs religieux, le procès, la mise à mort et la résurrection.

Luc a aussi plusieurs intérêts particuliers qui transparaissent dans sa manière d’organiser ses matériaux. Il se soucie des pauvres et du bon emploi des richesses; ce que l’on appellerait la justice sociale est mise en avant. On y voit particulièrement l’intérêt de Jésus pour les exclus, les mal-aimés en tous genre (lépreux, pauvres, enfants, etc.)  Luc s’intéresse aussi à la question de l’extension du plan de Dieu à toutes les nations – et pour cause, il est lui même d’origine grecque. C’est aussi pour cela qu’il met en avant les récits montrant l’attitude de Jésus envers les samaritains, peuple semi-païen, que les autres évangiles mentionnent  aussi, mais moins.
Luc voit aussi particulièrement l’importance de la prière, il mentionne soigneusement que Jésus prie aux moments clés de son ministère : baptême, choix des disciples, etc.  Cette importance de la prière dans la vie de Jésus doit aussi servir de modèle à ses disciples.

Il faut encore noter que Luc est un Évangile qui se finit de manière ouverte : les Actes en constituent la suite, Luc livre presque une histoire des débuts de l’Église en deux volumes.

Jean-René Moret

2 réflexions au sujet de « Luc »

  1. Petite découverte sur Luc 4 : J’ai longtemps été étonné du verset 24, quand Jésus dit que nul prophète n’est bien reçu dans son pays. En effet, à ce moment là il semble que l’accueil des gens est plutôt positif, ce n’est qu’après qu’ils semblent fâchés. Pourquoi Jésus leur reprocherait leur mauvais accueil avant que celui-ci ne se manifeste?
    J’ai vu récemment dans le texte grec que l’adjectif trauit par « bien accueilli » au verset 24 est le même que celui qui est rendu par « favorable » ou « de grâce » au verset 19 dans la citation d’Esaïe (l’année favorable de la part du Siegneur). Et effectivement, il peut avoir ces deux sens : « bien accueilli », ou bien « qui accueille bien », « qui se montre favorable ».En considérant que le mot a le même sens dans les deux emplois de ce chapitre, tout devient clair : Jésus dit en fait qu’un prophète ne se montre pas favorable à son propre pays (peut-être sous-entendu ne fait pas de favoristisme), ce qu’il illustre en citant Élie et Élisée qui exercent leur ministère auprès de païens plutôt que du peuple d’Israël. Il prend en porte-à-faux les attentes de ses concitoyens qui s’attendaient à des faveurs de la part de l' »enfant du pays », et c’est cela qui les met pareillement en rage.

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