Nombres

Balaam Le livre des Nombres n’est pas le plus connu de l’Ancien Testament ; souvent on sait approximativement que la Genèse parle du début du monde, Exode de la sortie d’Égypte et que Lévitique regroupe des lois arides et peu intéressantes (ceux qui suivent depuis le début verront tout ce qu’il y a d’approximatif et de cliché dans ces a priori), mais concernant les Nombres, on ne sait pas forcément d’emblée de quoi il retourne.

Ce livre tire son nom des quelques dénombrements qu’il comporte, mais (heureusement) il n’y a pas que cela. Le livre des nombres à une grande part historique, qui se situe entre la sortie d’Égypte (Exode) et l’entrée en Canaan. C’est là que l’on voit les espions inspectant Canaan et le refus du peuple d’Israël d’y entrer (chapitres 13 et 14), les 40 ans d’errance dans le désert, ainsi que le fameux épisode de Balaam et son âne qui parle (chapitres 22 à 24). En outre, on trouve aussi divers épisodes de récrimination et de révolte contre l’autorité de Moïse voire celle de Dieu, ainsi que la manière dont Dieu y répond. Entremêlées dans le tout se trouve aussi un certain nombre de prescriptions, parfois des rappels ou des précision sur ce qui a été dit précédemment, parfois des nouveautés, et parfois des réponses à des situations concrètes.

 

En plus de l’avancée dans l’histoire, les Nombres nous montrent une problématique importante : comment un Dieu saint vivra-t-il au milieu d’un peuple rebelle ? Les Nombres racontent maintes fois l’alternance entre la colère de Dieu qui pourrait détruire le peuple en entier, et sa grâce qui permet malgré tout que l’histoire du peuple de Dieu se poursuive. C’est ainsi une miniature de l’histoire de l’humanité avec Dieu, entre la révolte radicale de l’homme et la volonté de Dieu de malgré tout racheter, pardonner et sauver un peuple au milieu de cette humanité pervertie.

La loi de Moïse s’applique-t-elle aux chrétiens?

Moses-RiberaOn m’a demandé récemment si la Loi de Moïse s’appliquait à nous (sous-entendu chrétiens) aujourd’hui, en lien aussi avec l’affirmation de Jésus selon laquelle il n’est pas venu abolir la loi, mais l’accomplir. Essayons d’y voir plus clair, sur base du Nouveau Testament.

Pour cette question de la loi, un bon passage à étudier est Galates 3. (A lire et avoir sous les yeux depuis maintenant)
Pour Paul, la base du salut par la foi dont nous bénéficions est dans la promesse faite par Dieu à Abraham (v.8-9). Cette promesse ne mentionne pas la loi comme condition, et la loi qui vient 430 ans après la promesse ne peut pas rajouter des conditions à cette promesse  (v. 15-18 – d’ailleurs le mot que la plupart des traductions traduisent par « testament » signifie Alliance, et il y a certainement dans ces versets une référence à l’Alliance conclue entre Dieu et Abraham en Genèse 15 et 17.). La loi est venue après, pour servir de précepteur qui nous conduise jusqu’à Christ, mais une fois Christ venu nous ne dépendons plus de la loi. Paul en Galates 5.1-4 averti assez durement ceux qui veulent chercher leur justification dans la loi.

De manière assez similaire, l’épître aux Hébreux  montre que dans la nouvelle Alliance il n’y a plus des prêtres descendants d’Aaron, mais un grand-prêtre descendant de Juda et prêtre selon l’ordre de Melchisédek, Jésus-Christ. Sur la loi, l’épître aux hébreux dit :

« En effet, lorsque le sacerdoce est changé, il y a nécessairement aussi un changement de loi » (7.12),

et « En effet, il y a, d’une part, suppression d’un commandement antérieur à cause de sa faiblesse et de son inutilité — car la loi n’a rien porté à son accomplissement — et, d’autre part, introduction d’une espérance supérieure, par laquelle nous nous approchons de Dieu.  » (7.18-19 – il faut quand-même préciser que « commandement » pourrait désigner le commandement précis qui établit les descendants d’Aaron comme prêtres; la loi dans son ensemble serait concernée par « changement » mais pas par « suppression ».).

Voir aussi Romains 7, en particulier 4-6, qui dit que nous sommes morts par rapport à la loi pour en être dégagés et vivre par l’esprit.

Globalement, il est correct de dire que comme commandement et comme manière d’organiser la relation avec Dieu, la loi de Moïse ne vaut plus sur nous, en tout cas pas directement.  Par contre ce que le Nouveau Testament ne fait nulle-part, c’est d’annuler le fait que la loi a été donnée par Dieu. La loi vaut donc toujours comme révélation de Dieu, mais pas comme code juridique.

Maintenant il faut nuancer un peu tout cela, en 1 Corinthiens 9.20 et 21 Paul se présente comme n’étant pas sous la Loi (mosaïque), mais pas sans loi non plus : il est sous la loi du Christ :

« Avec les Juifs, j’ai été comme un Juif, afin de gagner les Juifs ; avec ceux qui sont sous la loi, comme quelqu’un qui est sous la loi, afin de gagner ceux qui sont sous la loi — et pourtant moi-même je ne suis pas sous la loi ; avec les sans-loi, comme un sans-loi, afin de gagner les sans-loi — et pourtant je ne suis pas un sans-loi pour Dieu, je suis lié par la loi du Christ. »
Romains 12.2 nous appelle aussi à discerner la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait, et Romains 6.15-23 montre bien que la libération de la loi ne doit pas conduire à mal agir, mais que nous sommes appelés à la justice. Ne pas être soumis à la loi de Moïse ne veut donc pas dire l’anarchie.
En Matthieu 5.17-20, Jésus affirme ne pas être venu pour abolir, mais pour accomplir, et toute la question est de savoir ce que signifie « accomplir ». Une chose que l’on peut observer immédiatement, c’est que dans la suite de Matthieu 5, Jésus cite des commandements de la loi en disant  » il a été dit … » et ajoute  » mais moi je vous dit: ». Dans ces cas, Jésus donne une règle différente et plus exigeante que celle de la loi Mosaïque : il accomplit la loi en se montrant encore plus exigeant (voir aussi le début de Matthieu 19 pour un exemple où Jésus montre que la loi était encore trop accommodante). Mais ce que Jésus fait n’est pas rien : il met sa propre autorité au dessus de la loi de Moïse.

Et d’une manière générale, la justice que nous sommes appelés à mettre en oeuvre en tant que chrétiens dépasse celle qu’exigeait la loi (celle des scribes et des pharisiens, Mt 5.20). Donc je pense que pour ce qui est de l’éthique, la Loi peut nous indiquer la bonne direction, mais qu’il ne faut pas s’arrêter à ce qu’elle demande. C’est cohérent avec le fait que la loi montre quelque chose de la volonté de Dieu, mais est une étape, et qu’elle est encore adaptée à la situation et aux limites de l’époque. (et le NT peut souvent nous guider pour voir comment faire la traduction pour nous).

Faisons encore un petit traitement différencié de diverses prescriptions de la Loi:

Pour tous les commandements qui ont trait aux sacrifices etc., l’épître aux hébreux montre clairement que Jésus les a accomplit par son sacrifice, et donc on n’a plus a les suivre.

Pour les règles éthiques, comme déjà dit elles sont poussées plus loin par Jésus, mais en même temps on ne les vit pas sur le mode de la loi qu’il faut accomplir pour gagner son salut.

Il y avait aussi des règles dans la Loi de Moïse qui concernait l’organisation du peuple d’Israël, la royauté, etc; il semble raisonnable de considérer qu’elles ne nous visent pas directement, dans le sens où le Nouveau Testament n’envisage pas l’institution d’une théocratie chrétienne sur terre.

Reste encore toutes les petites règles de pureté, de comportement pratique etc. Il serait tentant de les laisser de côté, mais Matthieu 5.19 sur les « petits commandements » nous met en garde contre cela. Sur les règles alimentaires, il nous est dit que Jésus déclarait tous les aliments purs (Marc 7.18-23), et on peut dire qu’il accomplit ces règles de puretés en montrant que la chose importante est la pureté du coeur plutôt que celle des aliments.  Reste quelques petits éléments comme ne pas mélanger les tissus (Lev 19.19), où il est difficile de donner des références précises pour montrer que cela ne vaut pas dans la nouvelle alliance, mais une cohérence générale pousse à ne pas les appliquer.

Jean-René Moret

Ce qui précède est une ébauche de traitement d’un thème complexe, et les positions prises peuvent être discutées. N’hésitez pas à le faire en commentant ce billet!

Le Lévitique

priest-offering-sacrificeSouvent mis de coté, car trop obscur, trop rituel et trop décalé face à notre réalité ; et parce que de toute façon nous « ne sommes plus esclave de la loi », ce livre reste pourtant fondamental pour nous qui ne sommes ni Juif, ni lévites mais chrétiens.

Et pourquoi ? Premièrement car Jésus a une fois prononcé cette parole1: « Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes: je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir; car, en vérité, je vous dis: Jusqu ‘à ce que le ciel et la terre passent, un seul iota ou un seul trait de lettre ne passera point de la loi, que tout ne soit accompli. »

Or de la loi et des 613 commandement qu’elle contient, 247 se trouvent précisément dans le livre du Lévitique! Ce livre est central et mérite donc une attention toute particulière.

Mais pas seulement sur les passages « faciles » sur l’amour du prochain, la justice pour l’étranger, l’intégrité dans le commerce, les dix commandements (qu’on retrouve presque tous dans le Lévitique), ou la proportionnalité des sacrifices suivant qu’on est riche ou pauvre. En effet, l’esprit d’amour et de justice qui ressort de ces lois sont des reflets de qui est Dieu est il est bon qu’on s’y intéresse particulièrement, mais cependant un lecture complète du Lévitique nous confronte à des passages corsés qui peuvent nous sembler à premier abord révoltant et pas du tout…chrétien.

Par exemple la loi du talion, les multiples raisons pouvant conduire à la lapidation ou la mise à mort et les lois sur l’impureté.

Alors que faire ?

Creuser, et chercher à comprendre précisément ces passages qui nous sont obscurs. Pour cela, voici plusieurs outils ou clés d’analyse pouvant être utile quand vous sècherez sur un passage…

Tout d’abord, partir de Mat 5 :17-19 en se rappelant que Jésus est venu accomplir la loi. Il est, par ses actes, par ses enseignement et par ce qu’il a vécu, l’accomplissement de la loi. Il est la clé nous permettant de chercher l’esprit de la loi, son sens profond et la manière dont Dieu veut qu’on agisse.

Deuxièmement, penser au contexte de la révélation, pour le Lévitique on vient de quitter l’ Egypte et Moïse se trouve sur le mont Sinaï au milieu désert lorsque « Le SEIGNEUR appela Moïse »2. Le peuple sort de plusieurs générations d’esclavage, maltraités, tués pour un rien ou le bon plaisir des égyptiens. Les hébreux sont traumatisés et ils ont désappris la valeur d’une vie humaine, et la force d’une communauté. Dieu au travers de Moïse et de la loi, va guider le peuple sur son chemin de sanctification.

Un grand nombre des lois dures du Lévitique viennent précisément réapprendre aux hébreux, qu’on ne tue ni ne blesse son prochain impunément, et que la vie à une immense valeur. Et s’il sera rendu fracture, pour fracture à celui qui blesse son prochain, c’est que son prochain (aussi l’étranger) à de la valeur! Il s’agit de l’aimer comme nous même, de voir en lui notre semblable. Pour Jésus ce commandement (avec celui d’aimer son Dieu) résume toute la loi.

Il y a aussi beaucoup de lois sévères qui font sens, s’il l’on pense à la nécessité de construire un communauté, un peuple saint. Pour cela, il est nécessaire d’avoir des rites communs, mais aussi un code moral et des pratiques communes, sans lesquels la communautés ne peut être solide ni durer. Le Lévitique en définit beaucoup et appelle à une radicalité dans leur application.

L’exemple de l’inceste et des punitions mortelles qu’il entraine est parlant car l’inceste est une pratique niant la nécessaire alliance des familles entre elles par le mariage, or ces alliances interfamiliales sont à la base de toutes communauté. La faute de la personne incestueuse est donc une menace pour l’ensemble du peuple, c’est un crime contre la communauté que le Seigneur s’efforce de bâtir. Le même raisonnement peut être fait pour l’adultère, ou les devins et sorciers, là aussi leurs pratiques sont un danger menaçant l’existence même de la communauté. Et puis on trouve aussi dans le Lévitique des commandements qui ne sont pas là pour condamner ce qui menace la communauté mais simplement pour la renforcer, l’unir par des pratiques et des règlements communs. Ces commandements sont parfois arbitraires, et parfois il faudra ce contenter comme explication du simple et claire « Je suis le Seigneur » que nous propose le Lévitique. C’est un appel à suivre dans l’obéissance les règles de Dieu, et donc un appel à la confiance.

Troisièmement, le sens de la loi est parfois assez basique et concerne la vie de tous les jours. Certaines lois relèvent par exemple du simple principe hygiène ou de prévention de contagion. Ces lois visent à protéger physiquement la communauté des dangers de maladie.

Le Lévitique contient encore des lois qui ne nous concernent pas directement et qui sont à destination des sacrificateurs. Dans ce cas on peut chercher parfois des interprétations symboliques dans les animaux à sacrifier et les gestes à effectuer par le sacrificateur. Mais ce qui est le plus important est de saisir la fonction du rituel institué et la position du sacrificateur, qui est un médiateur entre le peuple et son Dieu.

Et parce que le Lévitique reste déroutant, même avec ses clés d’analyses, il y a deux couples de notion à bien comprendre, faute de quoi on risque d’errer longtemps sur des phrases qui nous semblent impénétrable. Je veux parler des notions de pur et d’impur ainsi que de Saint et profane

Impur n’est pas immoral en soi, c’est d’agir comme si on était pur alors qu’on ne l’est pas qui est condamnable. L’impureté empêche la relation rituelle avec Dieu mais elle est normale, elle fait partie de la vie des humains. L’état de pureté est, entre autre, un état où l’on est prêt à être soi entièrement en relation avec Dieu, où notre esprit est tout entier tourné vers lui et pas vers des problèmes de ce monde. Lorsque on pense l’impureté ainsi on comprends mieux pourquoi la femme qui accouche est impure3 (ses pensée sont tournées vers son enfant,), tout comme l’homme qui a eut une éjaculation4 (ses pensées sont tournés vers l’objet de son fantasme…).

La notion de Saint est aussi très importante à saisir. « Parle à toute la communauté des Israélites ; tu leur diras: Vous serez saints, car moi, le SEIGNEUR, votre Dieu, je suis saint. »

La sainteté, elle aussi, n’est pas une valeur morale, mais l’attribut de Dieu. Ce qui est saint c’est ce qui est différent, complètement autre. Ce qui appartient à Dieu est saint, à commencer par son nom.

Dieu est complétement autre et nous appelle nous aussi à nous sanctifier, c’est à dire à nous différencier en agissant selon ses lois.

J’espère que ces quelques lignes vont vous aider et je vous souhaite un lecture inspirée !

Hervé Roquet

Et avant que j’oublie et il reste une clé d’analyse très utile pour le Lévitique, c’est la clé de l’humour 😉

Lévitique 13 :40 s’y prête bien… «Lorsqu’un homme aura la tête dépouillée de cheveux, c’est un chauve: il est pur. »

1Mat 5 :17-18

2Lv 1 :1

3Lévitique, Chapitre 12

4Lévitique Chapitre 15

Exode

Moïse avec les tables de la loi

« Les Noms » c’est le nom hébreux de l’Exode avant qu’une traduction grecque de la Bible (la Septante) ne pérennise le nom d’Exode. L’Exode, c’est le départ du peuple d’Israël en direction de la terre promise par Dieu.

Comment en est-on arrivé là ?

On avait, dans Genèse, quitté Joseph et sa famille en pays d’Égypte, et on retrouve, en Exode, un peuple d’Israël nombreux, qui s’est multiplié de générations en générations à partir de la famille de Joseph. A tel point qu’ils sont maintenant détestés des Égyptiens qui les ont réduits en esclavage. C’est ainsi que les Israélites crient à Dieu, qui répond à leur appel.

L’Exode, c’est Dieu qui se souvient de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob. Il leur a promis une terre et une descendance aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel.

L’Exode c’est Dieu qui se suscite un homme, Moïse, qui sera le berger de son peuple. Il révèle son nom, YWHW, l’Eternel, à Moïse. Il lui démontre son omnipotence et l’accompagne dans son rôle de libérateur et conducteur du peuple d’Israël.

L’Exode c’est Dieu qui éduque et prend soin de son peuple pendant quarante ans dans le désert. Il agit miraculeusement envers son peuple pour le protéger, le nourrir, mais aussi pour lui apprendre l’amour, la fidélité et l’obéissance.

L’Exode c’est Dieu qui conclut une alliance avec son peuple. Il donne ses lois à Moïse et écrit le décalogue (dix commandements) pour que son peuple connaisse et suive les voies de l’Eternel.

L’Exode c’est Dieu qui est présent auprès des hommes, qui intervient dans l’histoire, qui aime sa création et son peuple, qui maîtrise les événements. L’Exode c’est : « L’Eternel est un Dieu plein de compassion et de grâce, lent à se mettre en colère, et riche en amour et en fidélité! » (Ex 34.6)

En trois parties, Moïse, l’auteur présumé de l’Exode, nous décrit la libération des Israélites (Ex 1-18), la conclusion de l’alliance sur le mont Sinaï (Ex 19-24) et les institutions cultuelles, la façon dont le peuple allait vivre avec l’Eternel au milieu d’eux (Ex 25-40).

Que Dieu vous fasse découvrir combien Exode 34.6 est vrai au travers de votre lecture !

Yann Lehman

Genèse

La tour de Babel

Comme son nom l’indique, le livre de la Genèse est une affaire de commencements. Commencement de la Terre, commencement de l’humanité, commencement de la relation entre l’homme et Dieu, commencement du plan de Dieu au travers d’un groupe de personnes avec qui il entre dans une relation particulière.

La question du rapport entre le récit de la création et les descriptions scientifiques modernes des origines a bien entendu fait couler beaucoup d’encre, mais ce qui semble plus fécond, et plus en lien avec l’ensemble du livre, c’est de se focaliser davantage sur la place de l’homme dans l’univers et la place de l’homme face à Dieu.

Après avoir montré comment l’humanité s’éloigne de Dieu, le récit en vient au moment où Dieu débute une relation particulière, une relation d’Alliance (un petit article sur la notion d’Alliance sera mis en ligne quand nous arriverons au chapitre 15) avec un individu puis avec sa famille, en vue de constituer un peuple qui bénisse finalement la terre entière. Ces premiers membres du peuple de Dieu avec toutes leurs imperfections vont faire l’apprentissage de la foi, et par là sont les ancêtres et les modèles des croyants d’aujourd’hui. (Voir Hébreux 11.1-22, Galates 3.6-9)

La Genèse, c’est aussi l’histoire du plan de Dieu qui continue de se dérouler malgré et même au travers de la méchanceté des hommes. L’histoire de Joseph (Chs. 37-50) en est l’exemple par excellence.

Avec les 5 premiers livres de la Bible, la Genèse forme le Pentateuque, ce que les juifs appellent la Torah ou la Loi. Les 5 livres sont traditionnellement attribués à Moïse, même si dans la Genèse aucune mention de Moïse n’est faite. Il est globalement raisonnable de de penser que l’autorité derrière le livre est celle de Moïse, même si certaines références à l’histoire ultérieure (p. ex. Gn 36.31) donnent a penser qu’un travail d’édition a eu lieu dans la suite, et que d’autre part la présence et la forme des généalogie donnent à penser qu’il a lui-même utilisé des tablettes d’archives familiales transmises par les générations précédentes.
Au sujet de ces généalogies, leur lecture peut sembler fastidieuses, mais elle exprime l’importance de la continuité de l’action de Dieu, la filiation qui unit les diverses générations.

Jean-René Moret